Cartier & Women : un lien indéfectible

Du 14 avril au 14 août, une exposition originale au Hong Kong Palace Museum a exploré, pour la première fois, le rôle et l’influence des femmes dans l’histoire de la Maison.

« Cartier and Women » a retracé cette histoire à travers quelque 300 trésors créés par la Maison, incluant notamment des pièces de joaillerie et d’horlogerie, ou encore des accessoires et documents d’archives datant du XIXe siècle à nos jours.

Royales, influentes, aventurières ou avant-gardistes... Le lien profond entre les femmes et leurs bijoux est un fil rouge de l’histoire de Cartier. Jeanne Toussaint a marqué un tournant dans cette histoire.

À la fois pionnière dans la société patriarcale du début du XXe siècle et figure révolutionnaire de la joaillerie moderne, Jeanne Toussaint est nommée par Louis Cartier, en 1933, pour devenir la première femme à la tête de la Création de Cartier. En tant que personnalité de son temps qui crée pour ses contemporaines, elle a incarné et encouragé une nouvelle liberté, marquée par une féminité libre et le goût de l’indépendance.

Son travail a ouvert la voie à d’autres femmes pour que les bijoux ne soient plus seulement une démonstration extérieure de richesse pour leurs maris et leurs pères, mais qu’ils deviennent un puissant ornement personnel ou une révélation intime de leur personnalité.

L’énigmatique panthère, dont elle a fait l’emblème de la Maison, était l’un des points forts de l’exposition, incarnant sa vision audacieuse de la féminité. L’exposition donnait à voir sa représentation peut-être la plus atemporelle : la broche Panthère en trois dimensions conçue par Jeanne Toussaint en 1949 et acquise par la duchesse de Windsor. On retrouve cette même vision créative autour d’une paire de longues boucles d’oreilles Tigre, réalisées pour Barbara Hutton, en 1961.

L’exposition explore également l’influence de l’art chinois et d’autres régions du monde qui ont animé les créations de Cartier et répondu à une soif universelle de nouveautés, tant en termes de style et de motifs décoratifs que de techniques et de matériaux.

Une broche représentant deux dragons pourchassant une perle, motif populaire de l’art chinois, est choisie en 1920 par Jeanne Paquin, la première grande couturière française. À l’occasion de son mariage, en 1933, Barbara Hutton a reçu un collier en jadéite, une pierre précieuse très appréciée en Chine. Une Tank Chinoise de la collection d’Edwina Ashley, comtesse Mountbatten de Birmanie, arbore un boîtier graphique s’inspirant subtilement de l’architecture chinoise. À la fin du parcours, les visiteurs ont pu découvrir certaines icônes contemporaines, nouvelles figures de l’émancipation féminine.

Les diadèmes prêtés, provenant des collections privées de Brigitte Lin, Carina Lau et Pansy Ho, soulignaient l’importance du rôle permanent joué par Cartier dans le sentiment d’indépendance, d’identité et de célébration des femmes. Dr Louis Ng, Directeur du Hong Kong Palace Museum, a déclaré :

« Cette exposition remarquable souligne la position de Hong Kong en tant que centre d’échanges culturels internationaux entre l’Est et l’Ouest, ainsi que la vision globale du musée et son approche innovante en matière de conservation, qui met l’accent sur un savoir et une recherche d’un grande rigueur. À travers l’histoire des femmes mises à l’honneur dans cette exposition, nous espérons inciter les visiteurs à explorer le rôle et l’influence de celles-ci au fil du temps et à enrichir leur compréhension des œuvres, qui mêlent esthétiques orientale et occidentale. »

Vue de l’alcôve dédiée à Jeanne Toussaint dans l’exposition

Vue de l’alcôve dédiée à Jeanne Toussaint dans l’exposition

Bracelet, Cartier Paris, 1938 Collection Cartier

Bracelet Chimère, Cartier Paris, commande de 1954, Collection Cartier

Broche, Cartier Paris, 1920 Collection Cartier

Nécessaire Chinois, Cartier Paris, 1928 Collection Cartier