De style et daudace

Du 15 mars au 14 mai 2023, l’exposition « Cartier Design: A Living Legacy » proposait, en plein cœur de la ville de Mexico, une plongée dans l’histoire de la Maison.

Une occasion unique DE découvrir ses bijoux emblématiques À TRAVERS LE prisme de sa relation avec l’Amérique Latine.

Le langage distinctif de la Maison et la transmission de ce vocabulaire au fil du temps y étaient explorés autour DE QUELQUE 160 pièces provenant de la Collection Cartier et de collections privées.

Vue de l’exposition

Vue de l’exposition

Conçue par Ana Elena Mallet et scénographiée par l’architecte Frida Escobedo, cet événement marquait le retour de Cartier à Mexico, 24 ans après une première exposition au Musée du Palais des Beaux-Arts de la ville. Son parcours narratif invitait les visiteurs à découvrir le design de Cartier, dévoilant tout à la fois la vision contemporaine de la Maison et son passé prestigieux.

Les pièces étaient présentées telles des œuvres d’art riches d’une histoire en perpétuelle évolution et plus vivante que jamais.
L’exposition débutait par les Archives Cartier, autour du processus créatif de la Maison et de l’histoire de personnages qui achetèrent et portèrent ces pièces spectaculaires, en particulier des personnalités liées à l’Amérique latine.

La plus influente d’entre elles fut probablement María Félix, la diva mexicaine du grand écran, symbole absolu d’élégance nationale et fidèle adepte des créations de la Maison. Une femme de caractère, connue pour son charme et son extravagance. Surnommée La Doña, elle commanda à Cartier des bijoux parmi les plus extraordinaires inspirés des reptiles, témoins de cette approche figurative de la faune et de la flore, aujourd’hui signature de la Maison.
Au premier rang de ces bijoux, le collier Serpent : fruit de longs mois de travail, cette création de 1968 constitue l’une des pièces les plus remarquables de l’histoire de Cartier. Son corps entièrement articulé est souple au point de pouvoir se lover autour du cou. Un ensemble impressionnant de 2 473 diamants, allié à l’éclat du platine et de l’or, évoque la peau lustrée du reptile, tandis que son ventre est décoré d’émail rouge, vert et noir.

En 1975, sa passion pour les reptiles conduisit María Félix à commander un autre bijou spectaculaire, associant à nouveau expertise technique et design puissant. La légende raconte que María apporta un bébé crocodile vivant dans les ateliers de Cartier, à Paris, pour que les designers puissent reproduire l’animal à l’identique.

Le résultat est un collier composé de deux crocodiles entièrement articulés pouvant être portés ensemble ou séparément en broches, ou encore exposés comme des objets décoratifs. D’un réalisme saisissant, les animaux sont respectivement sertis de 1 023 diamants jaunes et 1 060 émeraudes.

Étaient également représentées dans l’exposition d’autres personnalités latino-américaines dont l’héritage intemporel influença l’évolution du style Cartier : l’aviateur brésilien Alberto Santos- Dumont (dont Louis Cartier, en 1904, exauça le vœu de pouvoir lire l’heure en plein vol sans lâcher les commandes de l’appareil pour consulter sa montre de poche) ou encore José Yves Limantour, ministre des Finances du président Porfirio Díaz.

L’exposition a confirmé l’importance de Cartier dans le paysage culturel d’Amérique latine, tout comme dans le monde de la joaillerie et du design. Les pièces exposées, objets de design nés d’un savoir-faire et d’excellence hors pair témoignent de l’héritage de Cartier, de son importance historique et de sa pertinence aujourd’hui.

Cet héritage continue d’inspirer les nouvelles générations de créateurs de la Maison, qui rendent hommage à son esprit pionnier et le réinventent pour le présent et l’avenir.

María Félix à Deauville, photographiée par Lord Snowdon, en 1980

Collier Serpent, Collection Cartier, Paris, commande de 1968 Collier Crocodile, Collection Cartier, Paris, commande de 1975

María Félix à Deauville, photographiée par Lord Snowdon, en 1980

Collier Serpent, Collection Cartier, Paris, commande de 1968  Collier Crocodile, Collection Cartier, Paris, commande de 1975